Multigration.........
Je me souviens des Asturies
Avant que fut Guernica,
Je me de Varsovie
De ses vieux airs de masuka,
Je me souviens de l'Italie
Et de ses fils qu'on humilie.
Lorsque le train a disparu
Crachant sa foule d'immigrés
En un instant j'ai revécu
Tous mes espoirs, tous mes regrets
Ma seule misère sous le bras
Enveloppée dans un grand drap
J'ai dans le coeur le vent d'hiver
Figeant les gorges de l'Odra
Sur le palais un goût amer
De vieux chaianti et de pizza
Tandis qu'un refrain de fado
Chauffe mon sang, glace mes os
Fuyant les césars d'Ibérie
Fuyant la faim et le bâton
J'ai dit adieu à mes patries
Je viens piocher votre charbon
Prenez mes deux bras et mon coeur
Je ne veux qu'un peu de chaleur.
Tandis que ronfle le marteau
J'arrache à grand coup de ma peine
L'infini repas des chariots,
Mais chaque morceau de la veine
A la galerie arraché
Me chante ton non Liberté
J'ai oublié mon grand soleil
Mon alicante et ma Vesta
Me chante un merle à mon réveil
Deux mots de patois auvergnat
L'accordéon de mes veillées
Ne sait jouer qu'une bourrée.
Jean-Claude Daffix.