La balle.......
René Miquel évalue à près de cinq cents les membres de la famille Michelin descendants des deux fondateurs et leur soeur Marie (1856-1953), épouse du colonel Maurice Hauvette. Comme nous verrons plus loin, il y eut plusieurs mariages croisés dans la famille, dont en particulier celui d'Edouard et d'André qui épousèrent des soeurs Wolff, le premier, Marie-Thérèse et le deuxième, Sophie puis, à sa mort, Jeanne Wolff.Ces unions devraient marquer durablement l'histoire de Michelin, puisque les deux frères s'inspirèrent des abondamment en matière d'oeuvres sociales et de vie participative des employés des idées très avancées pour l'époque du père de ces trois soeurs, l'industriel Auguste Wolff, fabricant de pianos alors associés à un certain Camille Pleyel.
Mais l'histoire du caoutchouc en Auvergne qui préfigure la manufacture Michelin commence avant. Edouard Daubrée (1797-1864), industriel exploitant de betterave sucrière à Lavaur, en bordure de l'Allier non loin des Martres-de-Veyre dans le Puy-de-Dôme, épouse, le 14 octobre 1829, l'Ecossaise Elisabeth Pugh Barker. Celle-ci, selon l'histoire officielle de la manufacture, introduisit le caouthouc dans la région en fabriquant des balles rebondissantes élastiques pour les enfants. La jeune femme avait pour oncle Charles Macintosh, un chimiste écossais qui fut le premier au monde à parvenir à dissoudre du caoutchouc dans du benzène et qui se rendit célèbre pour sa technique d'imperméabilisation des textiles.
La fabrique de sucre de la famille Daubrée ayant été dévastée lors d'une crue de l'Allier, Edouard s'intéresse à la gomme élastique et aux balles qui se vendent bien dans les écoles. Pour poursuivre son aventure industrielle, il fait venir son cousin, Aristide Barbier (1800-1863), et quitte les Martres-de-Veyre pour créer avec lui, en 1831, une nouvelle entreprise à Clermont-Ferrand.
Les ancêtres de Michelin. ....
Qui sont les fondateur de Michelin, comment ont-ils procédé pour imposer leur entreprise comme l'un des grands manufacturiers du pneu, comment se sont-ils mesurés avec succés à la concurrence mondiale qui, très vite, s'est aiguisée, comment et pourquoi ont-ils en même temps innové dans les domaines alors tous neufs dans le monde de la publicités et du lobbying : voici les thèmes de ce premier chapitre historique consacré aux premières décennis à l'essor industriel de Michelin.
La famille Michelin est très ancienne, jusqu'au 17 ème siècle. Il y à des marchands, des peintres, des notaires. On remontera jusqu'à la septième génération pour identifier de façon certaine , sous Louis seize, "un ancêtre incontesté" de la famille, "Louis Michelin, notaire au Châtelet de Paris, écuyier et conseiller du roi", un personnage grave et pieux.
Ancêtre en ligne directe, Louis Michelin, qui vécut vers 1750 et fut aussi notaire, conseiller du roi et écuyer, est le grand-père de Jules Michelin (1817-1870), employé aux douanes et peintre, lui-même père d'Edouard (1859-1940) et d'André (1853-1931).Les deux frères sont enterrés côte à côte dans une tombe du cimetière d'Orcines. C'est le même caveau familial repose aujourd'hui Edouard junior, arrière-petit-fils du fondateur Edouard.
Pris sur livre " La saga Michelin " de Pierre-Antoine Donnet.