S' écartant de la route sur la droite,la voie ferrée faisait une courbe sur un important remblai avant de s'engager dans la grande tranchée dont la profondeur pouvait atteindre 8m.Cette déviation du virage de "Pierre Carrée" constituait un raccourci qui courait en contrebas de la route,qu'il ne retrouvait qu'aux abords du lieu-dit"Plaisance".Par endroits,la rectification du profil avait donné lieu à des excavations impressionnantes si bien que,confrontée à la difficulté d'évacuer les terres de déblai,la compagnie dut faire l'acquisition de terrains contigus à la voie pour s'en servir de décharge.

Du ciel,on mesure mieux les dégradations occasionnées par la construction du chemin de fer.

L'Auberge de l'ancien gardien Trouillard parvint ainsi,dés les années 1880,à se faire une petite réputation dont un guide touristique se fit l'écho.Il conseillait de déjeuner "au sommet du Puy ou le gardien a installé un véritable restaurant avec salles particulières ;les prix n'ont rien d'éxagéré et la cuisine n'est pas mauvaise". Jusque vers 1880,la seule véritable auberge est au col de Cessat.Le voyageur y partage la salle avec les animaux de basse-cour.

Dés 1914 et sans que cela soit régularisé administrativement,la compagnie prit l'initiative de suspendre le service du traindu Puy de Dôme;En avril1917,l'autorité militaire réquisitionna tout le matériel du dépôt clermontois qui dut subir quelques adaptations en vue de répondre à sa nouvelle mission.Pour protéger les organes sensibles des machines ,plus que pour leur donner un air martial,on les habilla d'un blindage décoré d'une peinture de camouflage.

LA" RECEPTE" DU COQ AU VIN.... La véridique et merveilleuse recepte du COQ AU VIN telle qu'elle feust imaginée et mise au poinct par feu Maistre Bertrand,lequel tenoit hostellerie à l'enseigne du MERCURE GALLOIS,au temps du bon roy Henry qui voulust faire ordonnance à ses sujets de mestre la poule au pot dimanches et festes. Adonc,quand voudrés cuire le coq au vin,il fault prendre un poulet jeunet de limagne et l'ayant prestement occis,le despecer en six quartiers.Puis,en un coquemar ou pot de terre,faire revenir au feu à demi,ensemble 3 onces de lard de porc maigre et ferme taillé en forme de dés à jouer,une once et demie de beurre frais,plus encore des petits oignons. Sur le moment que seront revenus les ingrédients,jetés en votre coquemar ledit poulet despecé et farci d'une gousse d'ail haschée menue,adjoutés un bouquet de persil et autres plantes bien odorantes comme thym et laurier,sans oublier morilles ou champignons.Tenés couvert sur le feu vif,tant et si bien que le tout soit en belle couleur de rôt partout semblable,puis ostés le couvercle et enlevés doulcement la graisse surabondante. Que si,ensuite,vous avée un doigt de bonne vieille eau-de-vie,voire Armagnac,arrosés d'icelle de poulet,puis flambés. Et sur le tout ensemble respandés vivement chopine de bon vin,du païs de Chanturgue préférablement,et,quand ensuite seront bien cuits à poinct poulet,espices,saulce au vin,sur feu vif,servés chauld,enduict de beurre fondu marié de fine fleur de froment blanc. E.Bertrand.

Dans la montée du Puy de Dôme,la voie ferrée à l'abandon,reconquise par la végétation,est livrée aux promeneurs.Vers 1919.

Le 8 juillet 1923,au sommet du volcan par un temps exécrable,en compagnie du Président du conseil général Etienne Clémentel,le Président de la République Alexandre Millerand passe en revue la troupe qui rend les honneurs.Les 300 convives reprirent le train jusqu'à la Font de l'Arbre ou les attendaient....les autobus de la compagnie Claret.La fin de l'histoire du train du Puy de Dôme était déjà programmée.

Le premier autobus au sommet du Puy de Dôme (alt.1465m),le 18/06/1926.

Jean Claret (fils) en conversation avec un paysan à l'époque de la route automobile. Peinture sur bois de Bernard vers 1930.

           Aprés la dépose des la voie ferrée et moyennant quelques transformations,les baladeuses du train du Puy de Dôme furent affectées au réseau des tramways clermontois;quelques voitures furent converties en cabanes,dans les jardins ouvriers.Quand aux locomotives quatre d'entre elles ont continué leur vie laborieuse dans le Cher,à la cimenterie de Beffes ou elles arrivèrent en 1927 et 1928.Elles étaient utilisées à la traction des wagonnets entre la carrière et le concasseur.Les anciens de l'usine nous ont rapporté que Fany,Raymonde et les autres n'y étaient connues que sous le nom de famille qu'on leur attribua dans leur pays d'accueil:" Puydôme".
En 1950,une nouvelle et ultime fois,elles devaient céder la place aux camions pour être livrées aux chalumeaux des ferrailleurs.Les derniers vestiges du train ont aujourd'hui  disparu mais reste à la vue de tous ,indélébile,le colimaçon qui,sur les flancs du volcan,rappelle l'épisode du train.
          Tous les textes et les photos que vous avez vu et lu  sont de Yves Anglaret et Patrick Cochet.Leur ouvrage  "Le train  du Puy de Dôme".

Le papillon bleu,SYNOPSIS.